Mohamed Ali, champion toutes catégories
Sri Chinmoy rencontre Mohamed Ali
Sri Chinmoy a retranscrit une de ses rencontres avec Mohamed Ali dans un livre intitulé « Muhammad Ali and Sri Chinmoy ». Pendant deux heures et demi, dans la chambre d’hôtel du champion à Porto Rico, la spiritualité sera au centre de leur conversation. Dans cette première partie, Mohamed Ali explique comment la boxe fut pour lui un moyen de faire passer son message. Voici donc des extraits du livre traduit dans la langue de Molière. Ce livre est intégralement disponible en anglais sur le site srichinmoylibrary.
Conversation – part IX
Sri Chinmoy : Maintenant, mon frère, je n’ai pas arrêté de parler et je ne vous ai pas permis de dire un mot. Je serais tellement reconnaissant si vous pouviez dire quelque chose.
Mohamed Ali : J’ai un petit discours que j’aimerais que vous entendiez. Comme vous l’avez dit, les « Gants d’Or » étaient autrefois mon but. Je les ai eus. J’étais boxeur amateur aux Jeux Olympiques puis boxeur professionnel. J’ai trouvé avec tout cela l’argent et la soi-disant renommée, mais j’avais encore faim. Quelque chose manquait. J’ai été élevé dans l’église baptiste et nous, en tant que peuple noir d’Amérique, avons des problèmes. Nous avons nos problèmes comme le peuple indien a ses problèmes et les gens de Porto Rico ont leurs problèmes. Je comprends que Dieu, Allah ou quoi que vous l’appeliez, a envoyé des prophètes dans certaines parties du monde pour inspirer les gens qui en avaient besoin. Comme Jésus a été envoyé au peuple d’Israël et le prophète Mahomet en Arabie.
J’avais l’habitude de m’asseoir à l’église et j’avais toujours l’impression que quelque chose n’allait pas dans ce que je voyais. Le prédicateur faisait toutes sortes de choses à l’extérieur de l’église et je me suis dit : « Cet homme n’agit pas comme un homme de Dieu. » J’étais un petit garçon du Kentucky, âgé de douze ans, sans aucune connaissance de l’islam ou de quoi que ce soit d’autre.
Eh bien, Dieu est en chacun de nous. Que nous croyions en une religion ou non, quelque chose à l’intérieur nous dit si c’est juste ou si c’est faux. Oiseaux, animaux – je suis sûr qu’ils prient d’une manière ou d’une autre ou qu’ils savent qu’il y a quelque chose de plus sage. Mais je savais que ce n’était pas le bon endroit pour moi d’obtenir ce savoir. […]
Alors, en tant que petit garçon, je savais juste que quelque chose n’allait pas et mon but était d’aider mon peuple. Maintenant, je veux aider toutes les personnes qui veulent être aidées, sans distinction de race, de croyance ou de couleur. Je pleurais la nuit dans mon lit. J’avais l’habitude de fondre en larmes en pensant à Dieu et à l’amour de Dieu, à la façon dont je voulais aider les gens et à la façon dont j’aurais souhaité que plus de gens puissent voir ce qui leur manquait. Vous vous sentez juste mal en réalisant que nous ne sommes pas nombreux à penser comme ça.
J’avais l’habitude de m’allonger dans le lit la nuit et de pleurer quand des gens noirs comme Martin Luther King marchaient et recevaient de l’eau et se faisaient tabasser. J’ai toujours voulu faire quelque chose pour libérer mon peuple ; j’ai toujours voulu servir Dieu. Mais j’étais confus – un petit garçon noir à Louisville, Kentucky en Amérique. Il y avait des catholiques, des baptistes, des témoins de Jéhovah, Dieu et Christ – toutes sortes de religions. J’étais confus, vous comprenez. Je ne savais pas ce qui était juste. Je n’avais aucune direction, pas de professeur.
Finalement, un jour, je suis entré dans une mosquée musulmane à Miami, en Floride, et j’ai entendu cet enseignement islamique. J’ai entendu comment on nous avait volé nos connaissances, notre langue, notre nationalité. Les plus démunis sur la planète, mentalement et spirituellement, sont les noirs d’Amérique. […]
En outre, nous avons été dépouillés de notre langue. Vous parlez une autre langue et vous parlez aussi anglais. L’Amérique a des gens de pratiquement partout dans le monde. Bien qu’ils n’aient jamais vu leur pays, ils connaissent encore une partie de leur langue. Mais pas l’homme noir en Amérique ! Il est le seul à avoir été dépouillé de tout son langage, dépouillé de son nom, dépouillé de sa religion, dépouillé de son Dieu. Donc vous avez un homme qui est mort mentalement et qui s’appelle lui-même nègre.
Au sujet d’Allah, nous avons reçu l’enseignement en la personne de l’Honorable Elijah Muhammad, qui est venu en Amérique en 1930. C’était un homme sage inspiré par Dieu pour planter la graine de la vérité pour réveiller ces gens morts mentalement qui s’appellent eux-mêmes nègres, qui sont ici depuis trois ou quatre cents ans sans une vraie connaissance de Dieu ou une vraie connaissance d’eux-mêmes ou de personne d’autre.
C’était le programme musulman. Maintenant, il a grandi à environ deux millions de personnes et nous avons des mosquées dans toutes les villes d’Amérique. C’est pourquoi je suis ce que je suis aujourd’hui. Je suis entré dans un temple musulman et entendu que Cassius Clay n’était pas mon nom. J’ai découvert que l’Islam était la religion de mon peuple en Asie et en Afrique avant que nous soyons amenés en Amérique, et l’est encore aujourd’hui. J’ai découvert que je ne devrais pas manger du porc et certaines viandes, et un jour j’aimerais être comme vous, un végétarien, qui est le mieux. Toutes ces connaissances sont venues d’Elijah Muhammad.
J’ai découvert que l’Amérique n’est pas mon pays. Nous avons demandé pourquoi nous devrions aller faire guerre alors que les Japonais ne nous ont jamais lynchés, les Viêt-Congs ne nous ont jamais lynchés. L’Amérique pourrait faire la guerre avec l’Inde. L’Amérique pourrait faire la guerre avec une nation musulmane. Je ne peux pas prendre un fusil et tirer sur mes frères parce que l’Amérique est en guerre avec une nation musulmane. J’ai dit : « Emmenez-moi en prison. » Je n’irais pas au Vietnam. Ces Asiatiques qui ont été opprimés ne m’ont jamais importuné. Et l’Amérique pourrait avoir une raison égoïste là-bas, alors elle veut que je parte en guerre pour tuer le Viêt-Cong. Je préférerais aller en prison plutôt que de tuer.
Voyez, s’il n’y avait pas eu le programme islamique de l’Honorable Elijah Muhammad et son enseignement, je ne vous parlerais pas maintenant. Si j’étais chrétien et que je m’appelais Clay et que je mangeais du porc et que je ne sois pas religieux, je ne vous parlerais pas et vous ne voudriez pas non plus me parler. Ce qui vous a donné envie de me voir est ce que vous avez lu à propos de moi. Ce que vous avez vu et ressenti en moi, c’est l’enseignement islamique.
Pourquoi suis-je ce que je suis, pourquoi suis-je important, pourquoi suis-je acclamé par le monde ? Pourquoi puis-je attirer des gens comme vous, pourquoi je vous ai reconnu ? À cause de l’enseignement islamique. J’ai fait 37 millions de dollars au cours des cinq dernières années et je suis sous contrat pour 25 millions cette année. Pourtant, je vais tout abandonner et je vais abandonner le championnat avant que je cesse de me battre pour la cause de Dieu et aider les petites gens. Je peux tout abandonner et aller en prison si cela signifie refuser Allah et la religion.
Ce que je dis c’est qu’il est inhabituel pour un homme de mon calibre et de renommée mondiale de vouloir même parler de ces choses. Je suis au Ciel maintenant ; je suis en paix ici. Mais Frank Sinatra, Sidney Poitier, John Wayne, toutes les grandes vedettes de cinéma que l’Amérique a produites – ce que nous faisons ici, c’est la dernière chose qu’elles voudraient faire. Vous êtes la dernière personne avec qui ils voudraient parler. Une fois qu’ils ont tant de richesses et tant de choses mondaines, ils oublient Dieu.
La plupart des gens pauvres viennent à la religion, des gens qui veulent quelque chose après leur mort parce qu’ils sentent qu’ils ne peuvent pas l’obtenir maintenant. Mais celui qui possède cet hôtel, celui que vous voyez sur la plage aujourd’hui et qui possède des bâtiments à New York – ceux-là ne se soucient pas de Dieu. Et Dieu n’est jamais venu vers eux, selon ce que l’on raconte. Dieu est toujours allé vers les pauvres. Jésus, les prophètes de Dieu ; ils sont tous allés vers les petites gens. Les autres étaient trop fiers ; ils en avaient trop.
Vous vous souvenez de Hazrat Ali ? C’était un grand guerrier du prophète Mahomet. Il était le roi d’une nation. J’ai pleuré quand j’ai lu son histoire. Il chevauchait un âne, il portait de vieux vêtements grossiers, il dormait par terre, il ne mangeait pas beaucoup. Les hommes religieux aiment souvent jeûner parce que quand ils ont faim, ils éprouvent de la compassion envers les pauvres. Hazrat était un roi et le commandant des armées, mais bien qu’il soit l’homme le plus riche du monde à cette époque, il marchait dans les rues en aidant les gens. La seule fois où il s’est fâché, c’est quand il a découvert que sa fille économisait un peu d’argent. Il a dit : « Les gens dehors sont affamés et vous économisez cet argent. Va donner cet argent à quelqu’un qui a faim. »
Il est mort dans une mosquée en priant. Quelqu’un l’a frappé à la tête avec quelque chose et il fut trempé de sang. Alors, les musulmans sont allés attraper celui qui l’avait frappé et l’ont ramené entravé dans des cordes. Et ils ont demandé à Hazrat ce qu’ils devaient faire avec lui. Hazrat a dit : « Pourquoi traitez-vous si cruellement votre prochain ? Vous ne pouvez pas voir que ses cordes sont trop serrées ? Desserrez ses cordes. » Puis il mourut. Cet homme l’avait frappé et il a dit : « Ses cordes sont trop serrées. » Il ne le détestait même pas.
Quand j’étais un petit garçon qui pleurait dans son lit à la maison, voulant aider mon peuple, cherchant Dieu, j’avais l’habitude de sortir la nuit et d’attendre que Dieu me dise quoi faire. Mais les Blancs tuaient les Noirs et les lynchaient, les pendaient à des arbres et battaient nos femmes lors des manifestations et des défilés des droits civiques. J’ai toujours voulu faire quelque chose. Je voulais prendre un fusil et monter au sommet de l’immeuble et tirer sur toutes ces personnes maléfiques, mais ce n’était pas la voie.
Alors, je voulais que Dieu vienne à moi. J’avais toujours l’habitude de dire : « Dieu, où es-tu ? Quelque-chose ne va pas. Je sais que le prédicateur ne me dit pas la vérité. Je vois le pape de Rome dire qu’il aime, mais ils ont toujours le monde asservi et les noirs vont en enfer. » J’ai toujours su que quelque chose n’allait pas.
Ainsi, pendant toute ma vie, j’ai cherché à rencontrer des gens comme vous, mais je ne le savais pas. Un pas après l’autre, comme vous dites, vous allez de plus en plus haut. Je l’ai fait. D’abord je suis allé à l’église – je suis allé à l’église catholique, je suis allé à l’église baptiste, je suis allé aux réunions des Black Panthers, je suis allé dans des groupes noirs radicaux. Mais je n’ai jamais vu ce que je voulais.
Puis je suis entré dans ce temple islamique et tout le monde était tellement en paix. Les sœurs avaient des robes longues. Elles étaient assises d’un côté, les hommes de l’autre. Pas d’alcool, pas de boissons, pas de tabac, pas de porc ; tout le monde était si pur. En Amérique, c’était inhabituel chez les Noirs parce qu’ils étaient toujours en train de se battre, tuer et boire du whisky. Mais les musulmans étaient les personnes les plus pures de toutes et j’ai dit que c’était ce que je voulais.
Une chose mène à une autre. J’ai commencé à pérorer de la poésie. J’ai commencé à examiner des personnes comme Hazrat Inayat Khan. Et puis je débitais quelques-uns de ses trucs, comme la conversation du cœur que j’ai donnée à Harvard. C’est de son livre. Tout le monde a aimé ça. Vous avez lu à ce sujet. Donc, tout a son propos dans la vie. Hazrat a dit que tout est créé pour accomplir un objectif. Les arbres ont un but, la lune a un but, la pluie et la neige ont un but, les insectes, les mouches, les chats, les chiens, les rats, les chevaux, tout ce qu’Allah a créé a un but.
Indépendamment du fait que cela soit grand ou petit, ça a été placé ici dans un but précis. Et c’est la connaissance de ce but qui permet à chaque âme de l’accomplir. Un homme sage est celui qui connaît le but de sa vie. Dix hommes avec la connaissance de leur but sont plus puissants que mille travaillant du matin au soir.
Donc, mon but est d’être un homme spirituel, de faire tout ce que je peux pour aider Dieu, aider les créatures de Dieu et rencontrer d’autres hommes comme vous qui peuvent m’apprendre davantage sur Dieu. Et aussi d’être un champion du monde afin que, lorsque je parle, le monde m’entende. Alors les petits groupes minoritaires peuvent se sentir fiers et dire : « Nous avons un champion ».
Des larmes me sont venues aux yeux ; je devais éviter de pleurer quand vous chantiez ce chant à mon sujet. J’attendais le jour où le monde me reconnaîtrait comme un boxeur et je pourrais prendre cette renommée et aller répandre la Parole de Dieu avec elle. En d’autres termes, la boxe me présente au public. Les athlètes obtiennent beaucoup de reconnaissance. Les joueurs de football obtiennent plus de reconnaissance que les hommes de Dieu. Je vous admire, je vous vois comme un grand, grand homme. Je veux être comme vous, mais j’ai entendu un homme dans le hall de l’hôtel demander : « Qui est-ce ? » Il ne comprend pas. Mais ils me reconnaissent tous.
Vous êtes le bienvenu si vous voulez me voir boxer aujourd’hui dans le gymnase. Vous pourriez venir à deux heures. Aujourd’hui, dans le gymnase, il y aura environ trois ou quatre cents personnes de toutes les races. Je pourrais prendre le micro et je pourrais dire : « J’ai un frère ici que vous devez entendre. Je ne peux pas l’expliquer, mais je ne l’aurais pas emmené ici s’il n’avait pas un message, et je voudrais qu’il parle pendant quinze minutes. » Présentez-vous et après cela je continuerai à m’entraîner.
Trois cents personnes vont s’asseoir là et vous écouter parce que nous vivons dans un monde où ils reconnaissent les athlètes, ils reconnaissent les gens avec de l’argent, ils reconnaissent la célébrité. J’ai toujours voulu que Dieu me place ici dans ce monde afin que je puisse me montrer et ensuite parler au monde à propos de Dieu.
Vous allez pêcher, vous mettez l’appât pour attraper le poisson. Il voit un ver et le mord, mais il obtient un hameçon. Il n’a pas pensé à ça. Mais il s’est fait prendre. Le ver était l’appât. Je me vois comme un appât, vous voyez ? Je suis ici en train de sautiller et tout le monde dit : « Mohamed Ali ! Oh ! Il est le plus grand », et nous disons que nous allons leur parler. Après ils viennent me voir, ils deviennent accro à la vérité et à l’amour de Dieu, et ils s’en vont en disant : « Je veux en savoir plus. » Il y a beaucoup de poissons là-bas ; s’ils avaient juste l’occasion de l’entendre. Mais le problème est de les rassembler là où ils vont écouter. Mais je pourrais être l’appât.
Sri Chinmoy : C’est plus que gentil de votre part. C’est la magnanimité de votre cœur, la magnanimité sans limites de votre cœur qui parle.
Mohamed Ali : Vrai.
Conversation – part X
Sri Chinmoy : Vous êtes l’instrument suprêmement choisi d’Allah. Les gens viennent à vous parce qu’ils voient en vous, ils ressentent en vous la présence d’Allah, la présence de la Vérité.
Mohamed Ali : Oui, monsieur.
Sri Chinmoy : Vous n’êtes pas comme ces prédicateurs dans leur chaire qui parlent d’une chose et font autre chose dans la vie. Leurs paroles sont une chose et leurs actions sont tout à fait différentes. Dans votre cas, les gens voient quelque chose en vous qu’ils ne voient pas dans d’autres boxeurs. Ils voient que vous vivez la vérité que vous prêchez. La lumière que vous voulez offrir, vous l’incarnez. C’est pourquoi vous êtes un instrument suprêmement choisi, parce que vous avez rendu votre cœur pur. Vous avez fait de votre cœur le temple de la vérité afin qu’Allah puisse entrer en vous et accomplir Ses activités divines.
Mohamed Ali : Oui, monsieur.
Sri Chinmoy : Quand j’ai écrit le poème à l’aéroport de Kennedy, j’ai dit : « Sans repos vous pleurez pour la grâce d’Allah, sans fin vous vous battez pour la race musulmane. » Sans repos vous criez pour la grâce d’Allah, alors votre victoire est la victoire d’Allah. Votre victoire est la victoire sur l’ignorance. Vous vous battez pour une cause suprême, et pour cela Allah est plus que satisfait de vous, plus que fier de vous. Cela je le dis sur la force de ma propre unité intérieure avec le Pilote Intérieur, que vous appelez Allah et que j’appelle Suprême. C’est votre cœur, la réceptivité de votre cœur, le cœur pur que vous êtes, qui fait que le monde vous reçoit, vous accueille et vous embrasse comme son bien propre.
Vous êtes le meilleur. Le monde l’accepte complètement. Dans mon chant, j’ai dit que vous êtes plus grand que le plus grand. Avec votre aimable autorisation, je souhaite expliquer cela. « Le plus grand » est un terme toujours transcendant. Vous vouliez gagner les « Gants d’Or » et vous les avez gagnés. Puis, vous vouliez transcender. Vous vouliez être champion olympique. Vous êtes le plus grand champion du monde. Maintenant, vous voulez autre chose de votre vie. Vous vous battez pour la cause de la race musulmane. De plus vous faites autre chose : vous essayez de répandre l’amour universel en invoquant la Grâce d’Allah.
Mohamed Ali : Il y a autre chose que j’ai entendu et pour laquelle je voulais que vous me donniez votre approbation. Dites-moi ce que vous en pensez. Ici, il est dit : « La création de l’univers n’a causé à Dieu aucun effort mental. Son existence est éternelle. Il n’a pas vu le jour en quelque période, ni n’a été créé. Son existence ne correspond pas à la venue de la non-existence à l’existence. Il est hors de portée du temps. Il n’a pas de cour pour partager Sa Grandeur, pas d’enfants pour hériter de Son puissant domaine. Et Il était avant que le temps et l’espace voient le jour. »
« Les soleils et les systèmes solaires se déplacent dans l’espace selon les voies ordonnées par Lui. Et ils couvrent des distances gigantesques dans leurs voyages. Il connaît parfaitement le détail de tous les gigantesques systèmes solaires dans l’espace et Il voit que chacun travaille selon le plan établi par Lui. Et ils ne sont pas capables de le remercier autant que Sa Bonté et Sa Miséricorde le méritent. Parce que s’Il le voulait, Il pourrait détruire les choses créées par Lui de telle manière qu’elles cesseraient d’exister et disparaîtraient dans le néant. »
« Annihiler l’univers entier après l’avoir créé n’est pas plus difficile pour Lui que de faire la création originelle à partir de rien. À nouveau, il n’y aurait plus de temps, plus d’espace. Les jours, les heures, les minutes, les années disparaîtront et le soleil, la lune et les galaxies s’évanouiront dans le néant. Lui seul restera le Seigneur Suprême, le Grand Architecte de l’univers. »
« Il arrête ceux qui essayent d’égaler leur pouvoir avec Lui. Il détruit ceux qui Lui désobéissent, Il vainc ceux qui se comportent comme ses ennemis. Mais à ceux qui mettent leur confiance en Lui et à ceux qui Le supplient, Il accorde toujours selon leurs œuvres et leurs besoins. Et à ceux qui sont utiles, aimants et charitables envers les autres, Il accorde toujours Ses bénédictions. »
« Allah, Dieu, Celui à l’origine de toute énergie, matière, créatures et formes de vie, a fait cela sans avoir aucun modèle ou échantillon ou exemple devant Lui, ni n’a été aidé dans Sa création par aucun autre Dieu avant lui. Il connaît l’histoire de la vie de chaque goutte de pluie. Il connaît l’histoire de la vie de chaque grain de sable, comment le vent l’a déplacé d’un endroit à l’autre et comment un jour il prendra fin. »
« Aussi, Il sait sous quelle feuille et sous l’écorce de quel arbre les moustiques vivent et se multiplient. Il connaît les nids d’oiseaux et les sommets des montagnes. Il connaît le chant des oiseaux qui chantent à l’ombre des arbres, Il n’a pas à faire d’effort pour comprendre ces choses. »
Ça continue, mais je l’étudie encore. Ça explique Allah, Dieu, ce que c’est que nous prions tous. Il n’a pas d’oreilles bien qu’Il entende. Il n’a pas d’yeux bien qu’Il voie, Il se souvient de tout sans l’aide du mental ou de la mémoire. Aussi, Il pouvait voir avant qu’il n’y ait quoi que de soit de créé à voir. Il explique le Pouvoir Suprême dont nous parlons. Ce sont certaines des choses que j’ai reçues de Hazrat Ali. C’était le saint homme qui a suivi le prophète Mahomet d’Arabie il y a mille quatre cents ans.
J’ai rencontré le Shah d’Iran. Le Shah d’Iran m’a donné un livre. C’est en arabe mais il l’a traduit en anglais. C’est sur Hazrat Ali, qui était un grand écrivain, un homme spirituel et un poète, qui a suivit et combattu avec le Prophète Mahomet d’Arabie. Alors qu’un jour, il se battait avec les Turcs ou quelqu’un et l’ennemi d’Hazrat Ali est tombé au sol. Il a commencé à vouloir le tuer, mais il s’est arrêté. Il a dit : « Cours, mon ami ! Lève-toi et cours. » Alors l’ennemi dit : « Hazrat, si tu ne m’avais pas mis dans cette position, je t’aurais tué. » Hazrat répondit : « Simplement parce que tu veux me tuer, ce n’est pas une raison pour que je te tue. »
Il a dit que ce n’était pas bien ; ce n’était pas une raison suffisante. N’est-ce pas étrange à quel point il était spirituel ? Il a dit : « Ce n’est pas une raison suffisante pour te tuer – juste parce que tu me tuerais. » L’ennemi a dit : « Hazrat, j’ai entendu dire que tu n’as jamais refusé quoi que ce soit à un mendiant. Je demande ton épée. Si tu me donnes ton épée, je te tuerai. » Alors Hazrat lui donna son épée sur le champ de bataille. Et il dit : « Personne ne pourra arrêter ma mort quand elle arrivera et personne ne pourra me tuer avant qu’il ne soit l’heure. »
L’autre a répondu : « Hazrat, les larmes me viennent. Tu n’es pas simplement un grand homme. Non seulement tu as refusé de tuer ton ennemi, mais tu m’as même donné la chance de te tuer parce que tu crois que Dieu te protégera. Puis-je te suivre et me battre pour toi à tes côtés ? « Hazrat a dit : « Non, mon ami, ne te bats pas pour moi. Lutte pour la vérité et la justice. » Et ils lui ont obtenu un cheval et il est parti. C’est une véritable histoire sur le champ de bataille.
Aussi un jour, une dame travaillait chez elle et elle avait tellement de travail à faire qu’elle a demandé à Hazrat de l’aider. Elle ne l’avait pas reconnu. Elle ne savait pas qu’il était le Roi et le général de toute l’armée. Ainsi, Hazrat a déménagé des meubles et a travaillé dans la maison. Et quand il est parti sur son âne, une trentaine ou une quarantaine de personnes se sont rassemblées au dehors et ont dit : « Savez-vous qui c’était ? C’était le Roi du pays ; c’était Hazrat. » Elle a dit : « Je ne l’aurais jamais reconnu. Il a travaillé comme un serviteur loyal toute la journée. »
Vous comprenez ? Il était si chaleureux, il était si grand. C’était son pays, il était le roi ; pourtant il a travaillé pour cette dame toute la journée. Cela vous montre à quel point il était humble.
Il y a beaucoup d’histoires comme celle-ci. Un jour, Hazrat allait à la mosquée pour prier quand il a vu une esclave pleurer. Il a demandé : « Quel est le problème ? » Elle a répondu : « Eh bien, mon maître m’a envoyé acheter des dattes et des prunes, mais elles étaient trop sèches. Il ne les a pas aimées et m’a dit de les rapporter et de récupérer l’argent. Mais le vendeur n’a pas voulu les reprendre, alors le maître ne me laissera pas rentrer à la maison. Je ne sais pas quoi faire. »
Alors Hazrat a dit : « Viens avec moi. » Il l’a emmenée chez le vendeur de fruits et a dit : « Pourriez-vous rendre son argent à cette fille ? » L’homme était un nouveau venu dans le village et il n’a pas reconnu Hazrat, alors il est devenu grossier. Il a commencé à argumenter : « J’ai dit que je n’allais pas le lui rendre et je me fiche de qui vous êtes. » Un passant reconnaît Hazrat et a dit au vendeur que c’était Hazrat. Alors il a dit : « Oh, Roi Hazrat, je suis vraiment désolé », et il a rendu l’argent à la fille.
Hazrat a dit : « N’est-ce pas honteux que vous soyez si empressé à vous incliner devant le pouvoir, mais pas à l’humble demande de cette petite fille ? » Il a ajouté : « Comme c’est cruel de votre part de traiter si mal cette fillette alors que vous êtes si gentil envers le roi. » À ce moment-là, l’homme qui possédait la fille est venue et il a dit : « Hazrat, je suis tellement désolé pour la confusion qu’elle a causée. Me pardonnerez-vous ? »
Hazrat a répondu : « Avez-vous le droit d’attendre le pardon de moi ou de Dieu qui est au-dessus de vous, alors que vous ne pardonnez pas à cette petite fille qui est en dessous de vous ? » N’était-ce pas beau ? « Vous ne lui pardonnerez pas et maintenant vous voulez que Dieu et moi vous pardonnions. » Il a ajouté : « Vous ne faites que professer la parole de l’Islam, mais vous n’y croyez pas. »
Vous savez, il y a tellement d’histoires réconfortantes que seul un homme comme vous ou moi peuvent comprendre et apprécier vraiment. Je pense que c’est pourquoi je suis si reconnaissant à Allah pour ma renommée dans le monde aujourd’hui. C’est l’époque de l’automatisation, des avions à réaction, de la tentation, des discothèques, des mini-jupes, des femmes nues, de la prostitution, de la drogue. Nous vivons une époque difficile.
À l’époque de Hazrat, Jésus et le prophète Mahomet, le monde n’était pas aussi grand ou aussi compliqué qu’il l’est maintenant. Ils ont parlé à trente ou quarante personnes. Mais nous avons vraiment du travail aujourd’hui. Les prophètes de Dieu aujourd’hui auraient vraiment des maux de tête s’ils devaient agir avec toutes les télévisions, les boîtes de nuit et les jolies voitures. Vous comprenez ?
Vous savez, les gens dansent et boivent, et montent dans de jolies voitures, et vous essayez de leur parler de Dieu. Alors vous passez pour un intégriste ; vous passez pour un type ennuyeux. Ils disent tous « Je vous verrai plus tard. » Nous avons tellement de choses à combattre aujourd’hui. Nous avons un travail plus dur aujourd’hui qu’à l’époque de Jésus. Il n’avait pas à se mesurer à la télévision, au cinéma, à la drogue et aux avions à réaction.
Le diable offre tellement de tentation aujourd’hui que nous semblons plus décalés aujourd’hui dans cette société. Ainsi je suis reconnaissant à Dieu qu’Il ait fait mon cœur tel qu’il est. Et je suis grand dans leur monde et pourtant je suis toujours dans le monde spirituel où je peux vivre cette vie que le monde ne connaît pas. Vous vivez probablement la vie la plus spirituelle qui soit, mais vous reconnaissez à quel point je me bats pour Allah, à quel point je suis debout.
Je ne suis pas un saint, j’ai mes petits travers. Chaque fois que je prie Allah, je dis : « Pardonne-moi pour mes péchés et pardonne-moi pour les péchés que je commettrai après cette prière. » Vous comprenez ? Parce que j’ai mes petites faiblesses et mes petits défauts, vous savez. Mais je prie Allah, « Si Tu me punis, punis-moi derrière le rideau. Alors, quand je combattrai ce soir, permets-moi de gagner pour la cause de tous nos gens, de la religion et de Dieu. Indépendamment du nom de la religion, permets-moi de gagner pour tous ceux qui sont bons et purs de cœur.
Alors Allah, bénis-moi. Si j’ai fait quelque chose de mal, punis-moi après le combat ou donnes-moi une fessée plus tard. Mais ne m’embarrasse pas devant les infidèles. » Mon but principal dans la vie était d’être grand dans ce monde du sport et de l’argent et, en même temps, d’être un exemple pour toutes ces millions de personnes qui me regardent. Ils disent : « Vous voyez, il l’a fait. Il n’a pas fait la promotion des cigarettes, du whisky ou de l’alcool. »
Conversation – part XI
Sri Chinmoy : Je suis si heureux. Pardonnez-moi d’avoir pris autant de votre temps. C’est l’offrande de mon cœur pour vous, mon frère. C’est le chant que j’ai chanté. [Sri Chinmoy présente à Muhammad Ali une plaque sur laquelle est inscrite le chant qu’il a écrit et chanté pour Muhammad Ali.]
Ceci est pour vous tel que vous êtes, éternellement. Nous prions Allah de nous bénir afin d’être Ses instruments dévoués, pour Lui plaire à Sa manière. C’est mon cœur d’unité que je vous offre.
Mohamed Ali : Merci, merci. J’ai beaucoup, beaucoup de récompenses comme celle-ci de rois, reines, présidents. Mais celle-ci sera juste au-dessus de tout le reste. Je voudrais vous donner l’accolade musulmane. [Mohamed Ali lui donne l’accolade musulmane.]
Sri Chinmoy : Notre façon indienne est comme ça. [Il joint les mains.] Quand je fais cela, ça signifie que je m’incline devant la présence d’Allah que je ressens et que je vois en vous. Quand je joins mes mains à la manière indienne, cela signifie que je m’incline devant Allah en vous. Et quand vous faites la même chose, à ce moment-là, vous adorez Allah dans mon cœur. C’est notre tradition. […]
Mohamed Ali : […] Les promoteurs me paient parce que j’attire les foules. Les promoteurs me paient un million en argent américain. Après les impôts et les dépenses, je n’en garde que trois cent mille, et cet argent, je l’utilise pour aider les gens. À New York, je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais il y avait une maison de retraite qui a fait faillite.
Sri Chinmoy : Oui, oui, je l’ai lu dans les journaux.
Mohamed Ali : Ils avaient besoin de cent mille dollars, alors je leur ai donné cent mille dollars parce que quarante-cinq vieilles personnes allaient se retrouver dans la rue. Mon cœur ne pouvait tout simplement pas laisser cela arriver à ces personnes âgées. Nous allons tous devenir vieux et je ne pouvais pas laisser ces vieilles personnes dans la rue.
J’essaie de faire autant de charité que possible – les autobus scolaires et les centres de désintoxication, et les problèmes de l’Amérique noire. J’essaie d’aider, mais l’argent que j’ai est si peu. Je n’en ai plus maintenant parce que je donne autant que je peux à des personnes dignes, pas n’importe qui.
Je veux faire tout ce que je peux maintenant, pendant que je suis au top, pendant que j’attire les gens. Mes paroles, mes poèmes, les démonstrations d’Ali, mes pronostiques, tous ces petits trucs font payer les promoteurs. J’ai lu quelque chose dans le livre de Hazrat. Il a dit que l’homme qui n’a aucune imagination reste sur terre. Il n’a pas d’ailes, il ne peut pas voler.
Vous devez avoir de l’imagination lorsque vous démarrez votre voyage. Vous connaissez les pays que vous voulez visiter, donc vous devez avoir de l’imagination. Un homme qui n’a pas d’imagination reste debout. Comme en Inde, où vous êtes né, certaines personnes que vous connaissiez quand vous étiez enfant sont probablement encore debout dans la rue, ne faisant rien, alors que vous faites le tour du monde parce que vous aviez de l’imagination.
Sri Chinmoy : L’imagination est un monde en soi. C’est une réalité ; seulement nous ne vivons pas dans ce monde de réalité. Nous ressentons que l’imagination est quelque chose de mental, une hallucination. Ce que vous dites est si vrai, absolument vrai. Du point de vue spirituel, l’imagination est un monde réel que nous essayons de mettre en avant.
Mohamed Ali : Vrai.
Sri Chinmoy : Il est en nous. […]
Sri Chinmoy : Dans votre livre, le chapitre sur Manille est très, très court par rapport aux autres.
Mohamed Ali : Vous connaissez bien ce livre.
Sri Chinmoy : Je l’ai beaucoup apprécié. La noblesse de votre cœur m’a impressionné le plus. Au début, quand vous avez perdu contre Norton, vos managers et d’autres ne l’ont pas autorisé à s’approcher de vous. À ce moment-là, pour moi, vous étiez le vrai gagnant parce que vous lui avez permit de venir dans votre pièce. « C’est son jour ; laissez-le venir », vous avez dit. Donc, dans l’Œil de Dieu, l’Œil d’Allah, vous étiez le vainqueur. À mes yeux vous étiez le vainqueur, parce que la magnanimité de votre cœur a vu qu’il était aussi le fils d’Allah. Tout le monde est Allah, alors vous lui avez permis de venir dans votre pièce.
Mohamed Ali : Oui, monsieur.
Sri Chinmoy : Quand j’ai lu ça, j’étais si ému et si fier de vous. Vous étiez tous un avec Allah. Un être humain ordinaire n’aurait pas été capable de faire cela. Il aurait dit : « Oh ! Norton est mon pire ennemi. Je ne veux pas voir son visage. » Mais vous ne l’avez pas fait. Ils voulaient montrer qu’il était le vainqueur et que vous étiez le vaincu, alors ils ont pris des photos. C’était une sorte de ruse. Mais en dépit de savoir que c’était une ruse derrière tout cela ou un mauvais motif, la magnanimité de votre cœur a dit : « D’accord, je l’accepte. La Volonté d’Allah est maintenant ma volonté. » Cela m’a si profondément impressionné. Dans le cœur d’Allah, vous êtes le véritable gagnant. Je vous le dis, assurément vous êtes le vrai gagnant, pas lui.
Mohamed Ali : Allah m’a béni, cependant, un an plus tard. Je suis revenu et j’ai remporté la victoire.
Sri Chinmoy : Alors vous l’avez fait ?
Mohamed Ali : Allah m’a béni pour revenir et gagner.
Sri Chinmoy: Alors vous l’avez fait. Vous l’avez vaincu. Je lisais que vous avez confiance en vous-même. Cette confiance est la confiance d’Allah en vous et vous l’offrez à l’humanité. Ce n’est pas votre confiance. C’est la confiance d’Allah en vous que vous offrez chaque fois que vous parlez.
Mohamed Ali : Oui, monsieur. Eh bien, je veux que vous sachiez une chose, quand je rentre à la maison, quand nous rentrons à la maison, nous allons vous rendre visite à New York.
Sri Chinmoy: S’il vous plaît, faites ! Je serai profondément honoré. Je serai en Australie en mars et en juin je serai en Europe, mais facilement vous pouvez me voir en avril ou mai. Venez-vous assez souvent à New York ? Où est votre quartier général ? Chicago ?
Mohamed Ali : Chicago, mais je suis toujours à l’hôtel Park Lane, juste en bas de Central Park et septième Avenue. Ce que je veux dire, mon frère, pour changer de sujet, je vais m’entraîner à deux heures. Si vous voulez voir ça, je vais prendre des dispositions. Aimeriez-vous me voir boxer aujourd’hui, si vous avez le temps ?
Sri Chinmoy: Je serai très heureux de vous voir.
Mohamed Ali : Je vais descendre avec vous maintenant et vous montrer où c’est. Ensuite, je vais obtenir les permissions d’entrer pour vous et votre groupe, car ils prennent 5 $ par tête.
Sri Chinmoy: Merci. Une autre chose que j’ai vue dans le livre est la noblesse de votre cœur. Quand vous avez voulu que le grand boxeur Joe Louis vous aide, il a refusé. Et alors, qu’est-il arrivé? Il eut des ennuis ; il n’avait pas d’argent et vous lui avez donné mille dollars. Quelqu’un ne vous avait pas aidé, mais vous l’avez volontiers aidé. Regardez la magnanimité de votre cœur ! Vous lui avez donné de l’argent, vous lui avez donné de l’espoir et vous n’êtes pas allé en Europe. C’était la magnanimité de votre cœur.
Mohamed Ali : Vous vous souvenez de tout.
Sri Chinmoy: Ce sont les signes d’un cœur vraiment pur, un cœur vraiment pur ! Le 17 était votre anniversaire. Avez-vous reçu mon télégramme ?
Mohamed Ali : Je ne me souviens pas du télégramme. L’avez-vous envoyé ici ?
Sri Chinmoy: Je l’ai envoyé des Nations-Unies, pas ici, mais à Chicago je pense.
Mohamed Ali : Eh bien, je n’étais pas à Chicago à ce moment-là. Il est probablement encore là-bas.
[Quittant l’ascenseur maintenant ; enregistreur coupé encore une fois à ce stade.]
Ali a ensuite escorté Sri Chinmoy et ses élèves au gymnase pour observer sa pratique d’entraînement.
Mohamed Ali
Mohamed Ali, Mohamed Ali, Champion Ali,
Plus grand que le plus grand, vraiment !
Sans repos, vous pleurez pour la grâce d’Allah,
Sans mort, vous vous battez pour la race musulmane.
Mohamed Ali, Mohamed Ali, Champion Ali !
Ton cœur pur de lune et de lumière de justice
Brisera le froncement de la nuit d’ignorance.
Ali, Ali, Ali, vous êtes la fierté de l’Éternité.
Le sourire de votre victoire est le guide de l’étoile polaire.
Ce sont les mots du chant que Sri Chinmoy a dédié à Muhammad Ali et a chanté au début de l’interview.
Sri Chinmoy est un homme très spirituel
Sri Chinmoy est un homme très spirituel. Je ressens que la raison pour laquelle Sri Chinmoy a levé ce poids, est à cause de son amour pour Dieu et la conviction qu’à travers Dieu tout est possible. Cet homme a réalisé l’impossible grâce à la foi, la sagesse et l’amour de Dieu. Grâce à Dieu, nous pouvons tout réaliser et Il nous permet d’aller au-delà des tentatives humaines. Nous pouvons sentir que nous ne pouvons pas continuer, mais parce que nous trouvons la foi intérieure, nous le faisons. Le corps dit « arrête », mais l’esprit crie « jamais ». Dans le code du guerrier, il n’y a pas d’arrêt.
Donnez à Sri Chinmoy mon amour. Que Dieu continue de lui déverser sagesse et foi. Je ressens que Dieu a donné à Sri Chinmoy de la force pour que beaucoup de gens réalisent que Dieu travaille à travers lui. Que Dieu le bénisse !
Mohamed Ali, trois fois champion du monde poids-lourd de boxe
Lettre adressée à Sri Chinmoy en reconnaissance de ses accomplissements dans la domaine du weightlifting, 1986.