Histoire de Sri Chinmoy sur Birbal
Trois histoires courtes sur Birbal
Ces trois histoires sur Birbal, ministre d’Akbar, font suite à « Les fous et les sages », « La profondeur de la gratitude et la hauteur de l’ingratitude » et « Quatre fous de première classe ». Ces histoires savoureuses et pleines de sagesse proviennent du livre de Sri Chinmoy « The Moghul Emperors ». A travers ces trois récits, Birbal fait à nouveau preuve de façon éclatante de sa vivacité et en même temps profondeur d’esprit. Lors des défis proposé – volontairement ou non – par l’empereur Akbar, Birbal trouve toujours des solutions ingénieuses et spirituelles. En voici trois autres exemples.
Lève-toi, alors !
Le Premier ministre et les autres ministres étaient jaloux de Birbal parce qu’il était le favori d’Akbar.
Un jour, devant l’Empereur, le Premier Ministre dit à Birbal : « Eh bien ! L’Empereur et moi avons décidé de te donner un travail. Nous pensons que tu pourras faire ce travail mieux que n’importe qui d’autre. »
Le ministre demanda, « Puis-je savoir ce qu’est ce travail ? »
« A partir de maintenant, tu seras le maître de tous les chiens de l’Empire. Tu seras en charge d’eux et ils devront t’obéir. »
Immédiatement le ministre dit : « Puisque vous m’avez donné ce poste, permettez-moi de vous demander de vous lever. Je suis le maître de tous les chiens de l’Empire et vous appartenez aussi à ce groupe, vous devez donc m’écouter. Alors levez-vous ! »
Akbar était plus qu’amusé par cette réplique.
Le fils d’un âne
Birbal n’était pas seulement un ministre mais aussi le bouffon de la Cour. Il avait l’habitude d’amuser Akbar avec son esprit, son talent et sa sagesse terrestre. En conséquence, Akbar adorait Birbal.
Un jour, l’Empereur était un peu contrarié. Il arrivait à Birbal de lui déplaire quand il était dans cette humeur, et il explosa : « Tu es le fils d’un âne ! »
Birbal répondit immédiatement : « Vous avez parfaitement raison dans votre déclaration. C’est pourquoi je vous considère comme mon vrai père. »
Qui porte le plus malchance ?
Un jour, tôt le matin, Akbar rencontra un de ses sujets. Plus tard ce jour-là, quelque chose de malheureux arriva. Tandis que l’Empereur prenait son petit-déjeuner, il mangea une mèche de cheveux qui était dans sa nourriture. Il dit que juste parce qu’il avait vu cet homme en particulier, cela s’était produit et il voulait que l’homme soit puni. Quelques autres à la cour de l’empereur convinrent que cet homme portait malchance. Akbar dit : « Alors il devrait être pendu. »
Le pauvre homme devait être pendu le lendemain. Il savait que le ministre de la Cour de l’Empereur, Birbal, était au courant de son sort. Alors il alla voir le ministre et lui demanda de l’aide. Mais le ministre dit : « L’Empereur veut te faire tuer, comment oserais-je te sauver ? Impossible ! »
« Non, vous devez me sauver, vous devez me sauver », supplia l’homme.
« Comment ? » déclara le ministre de la Cour. « Je ne peux pas empêcher l’ordre de l’Empereur d’être l’exécuté. »
Puis, soudain, le ministre se pencha et murmura quelque chose à l’oreille de l’homme.
Le jour suivant, le moment fut venu pour l’homme d’être pendu. Akbar lui dit: « Es-tu prêt ? »
L’homme dit : « O Akbar, le plus grand des Empereurs Moghols, vous dites que parce que vous m’avez vu, votre destin est devenu déplorable. Maintenant, est-ce que je ne peux pas dire aussi que parce que je vous ai vu, mon destin est devenu plus que déplorable ? Si je ne vous avais pas vu, je ne serais pas face à ma mort à ce moment même. Je vous ai peut-être causé un peu de malchance, c’est vrai, mais dans ma vie vous m’avez causé encore plus de malchance. Vous allez rester ici sur terre, mais je dois mourir. Alors, je vous le demande, qui porte le plus malchance ? »
L’Empereur dit : « J’ai perdu l’affaire », et l’homme fut libéré.